Depuis les attentats de 2015, l’accueil a été repensé, avec des résultats difficiles à évaluer. L’administration pénitentiaire vit dans la hantise d’un attentat commis par un de ses anciens clients.
Cinq ans après les attentats de 2015, qui ont fait surgir la question de la radicalisation en prison, le sujet reste au cœur des inquiétudes. Des parlementaires de tout bord ont invoqué, en juillet, un échec du travail pénitentiaire face à la radicalisation islamiste pour justifier le vote d’une loi permettant d’imposer des mesures de sûreté à des personnes sortant de prison ayant purgé la totalité de leur peine pour terrorisme. La loi a été retoquée par le Conseil constitutionnel, mais le gouvernement réfléchit à de nouvelles dispositions législatives. Avec, comme principal argument, un chiffre qui claque : plus de 150 « terroristes islamistes » vont sortir de prison dans les trois ans à venir.
Un travail considérable a été fait par l’administration pénitentiaire dans le traitement de ce risque terroriste en agissant dans trois domaines : l’évaluation, la prise en charge et le renseignement. « Mais personne ne peut sérieusement venir vous dire aujourd’hui, “O.K., ça marche”, ou au contraire, “cela ne marche pas” », tranche un directeur de prison qui préfère ne pas être cité. De fait, aucune évaluation de l’ensemble des dispositifs de prise en charge des détenus radicalisés n’a encore été réalisée.
Sur une population carcérale de 61 102 personnes au 1er octobre, 503 détenus sont étiquetés « terroristes islamistes » (TIS), condamnés ou en détention provisoire avant jugement, et 509 « droits communs » sont identifiés comme susceptibles de radicalisation. Ce nombre de détenus de droit commun radicalisés a fondu par rapport aux quelque 1 200 comptabilisés fin 2017. Les convictions mortifères du terrorisme djihadiste ne sont pourtant pas moins présentes.
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