La mort de ces trois soldats de la force Barkhane a eu lieu ce lundi lors d’une opération au Mali, a révélé la présidence.
Le bilan des militaires français décédés au Sahel s'alourdit ce lundi. L'Elysée annonce que trois soldats de la force antidjihadiste Barkhane ont perdu la vie au cours de la journée, lors d'une opération militaire menée au Mali. Florence Parly, ministre des Armées, a fait part dans un communiqué de son « émotion » et sa « profonde tristesse » à la suite des décès du brigadier-chef Tanerii Mauri, du chasseur de première classe Dorian Issakhanian, et du chasseur de première classe Quentin Pauchet du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse.
Ces trois hommes âgés de 21, 23 et 28 ans, qui officiaient en tant que pilote de véhicule blindé léger, tireur antichar et adjoint chef de patrouille, étaient déployés pour la première fois au Sahel depuis la mi-novembre. Ils effectuaient une mission d'escorte entre Hombori et Gossi, dans une zone frontalière du Niger et du Burkina Faso lors de l'attaque.
Une région où sévit l'Etat islamique au Grand Sahel
« Le matin du 28 décembre, au cours d'une mission dans la région d'Hombori au sud du Mali, leur véhicule a explosé au contact d'un engin explosif improvisé », relate le communiqué du ministère des Armées, évoquant une « mission essentielle à la lutte contre le terrorisme au Sahel […] dont les progrès mettent progressivement le Mali en situation d'assumer sa propre sécurité ».
« En dépit de l'intervention immédiate de l'équipe médicale présente dans le convoi et des soins prodigués, les trois soldats […] n'ont pu être réanimés », détaille dans un second communiqué l'État-Major des Armées. Son chef, le général Lecointre, qui s'était d'ailleurs rendu à Hombori ainsi qu'au Niger les 10 et 11 décembre, « s'incline avec une profonde tristesse devant la mémoire de ces trois militaires morts pour la France ». Le président Emmanuel Macron a aussi fait part dans un communiqué de sa « très grande émotion » après avoir appris ce drame. Il a aussi rappelé la « détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme », notamment dans cette région où sévit l'Etat islamique au Grand Sahel (EIGS), qui a été décrété ennemi numéro un au début de l'année.
« Morts dans l'accomplissement de leur devoir »
Les trois hommes sont « morts dans l'accomplissement de leur devoir, alors qu'ils étaient engagés dans une zone où des groupes terroristes attaquent les populations civiles et menacent la stabilité régionale, tout comme notre propre sécurité », s'attriste aussi le ministère des Armées. Florence Parly a souhaité rendre « hommage à la force de leur engagement qui fait honneur à la pugnacité et au courage des chasseurs de Conti Cavalerie » et « présente ses sincères condoléances à leurs familles, à leurs proches, à leurs frères d'armes ».
Le président de transition malien Bah Ndaw a également exprimé sa « gratitude à la Nation française pour l'engagement multiforme et militaire en particulier, aux côtés du Mali et ce, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. »
La France est présente au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane, qui engage plus de 5 000 hommes depuis l'envoi de 600 soldats supplémentaires en 2020, face à la dégradation de la situation. Ces deux nouveaux décès devraient porter à 48 le nombre de soldats français morts au combat dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014). Ce nouvel attentat meurtrier intervient trois jours avant l'arrivée du Premier ministre Jean Castex au Tchad, où il doit passer le Nouvel An avec des soldats français de l'opération Barkhane.
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